Stamm, avec un océan d'avance !
C’est à 4 h 59’ et 45’’ (française) que Cheminées Poujoulat a passé la ligne d’arrivée à Norfolk en Virginie, après 48 jours 22h 59’ 45’’ de course. « Je suis super heureux d’arriver, je ne pensais pas mettre une telle distance entre moi et Kojiro. Il est resté bloqué dans une zone de haute pression dans le Pacifique. Ça doit être interminable pour lui… Cheminées Poujoulat a bien supporté le voyage. Nous allons tout vérifier pour repartir le 15 avril vers Bilbao avec un bateau au top. Il ne faudrait pas perdre la course sur un problème matériel. Une traversée de l’Atlantique, ce n’est pas anodin, ça se passe au portant et souvent à pleine vitesse. Je garderai comme excellent souvenir de ce demi tour du monde le passage du cap Horn. Il faisait mauvais temps mais avec de belles éclaircies, c’était lunaire. Sinon, le Pot au Noir reste définitivement ce que j’aime le moins…»
Retour sur 48 jours de course
Bernard Stamm et son Cheminées Poujoulat ont pris le départ de la seconde étape de la Velux 5 Oceans le 14 janvier dernier. Ligne de départ : Fremantle en Australie, ligne d’arrivée Norfolk aux Etats Unis. Entre les deux 14248 milles (en ligne directe), soit près de deux mois de course. Bernard Stamm avait prévu 55 jours de nourriture.
C’était la plus longue étape de la Velux 5 Oceans. C’était aussi le plus long parcours jamais réalisé par Bernard Stamm en course et en solitaire. Avant de quitter les quais de Fremantle, Bernard a souhaité à tous ses adversaires d’arriver vite à Norfolk, «quickly and safety».
Cinq jours plus tard, alors que Cheminées Poujoulat a ‘déposé’ tous ses adversaires sur la ligne de départ, toujours en tête, il entre dans les 40èmes rugissants. Les conditions y sont clémentes. Cet état de grâce n’aveugle pas le leader de la flotte qui reste extrêmement concentré sur sa navigation et sur celle de son poursuivant, le Japonais Kojiro Shiraishi, à 165 milles dans son sillage. «Je vais passer très au large de la Tasmanie pour crocher le train de dépressions beaucoup plus bas. Après, à cause de la marque des îles Campbell (52 Sud), il faudra remonter. L’inconvénient, c’est qu’à cet endroit, c’est un véritable champ de mines, il y a la remontée des icebergs au sud de la Nouvelle-Zélande. On le sait, donc, c’est sans surprise, mais il n’empêche que c’est rock’n roll !. En début de course, j’ai mis tout dessus pour creuser l’écart, maintenant, j’entre dans une perspective de plus long terme. »
L’Antéméridien au 10ème jour de course, Spirit of Yukoh est pointé 600 milles derrière Cheminées Poujoulat alors que Bernard Stamm a rajeuni d’une journée. Ce petit ‘miracle’ a pu se produire parce que le solide leader de la course a franchi l’Antéméridien. « A partir de ce point, on peut considérer que chaque mille que je parcours me rapproche de chez moi. J’ai cessé de m’éloigner de la maison.»
L’Atlantique enfin ! C’est le 7 février que Bernard envoyait son premier message de l’Atlantique. « C’est bon d’être sorti du Pacifique sud. Même si je n’ai pas vu d’icebergs cette fois ci." Il reste moins de la moitié de l'étape à courir (6800 milles) et Kojiro Shiraishi est à 1814 milles de Bernard.
La remontée le long des côtes de l’Amérique Latine se fera dans des conditions le plus souvent pénibles. « C’est comme le Tour de France, après le col de la Madeleine, il y a un faux plat… »
Passage de l’Equateur : Le 22 février à 3 heures du matin, à 3100 milles de Norfolk, Cheminées Poujoulat passe l’Equateur et navigue dans l’hémisphère nord après un passage du Pot au Noir particulièrement pénible. « Ça fait du bien de revenir en hiver, même s’il fait encore très chaud (37°). Hier, dans le Pot au Noir, j’ai parlé à mon bateau. Je lui ai dit : Cheminées Poujoulat on ne peut pas continuer comme ça. Il faut que je me repose un peu, au moins une heure. Sinon, on ne va pas rester copains. Il reste nous deux semaines de course à faire ensemble jusqu’à Norfolk et c’est mieux si on reste amis. Je l’ai averti, avant qu’on soit à terre, après, c’est moi qui ai l’outil de dissuasion. Le vent est revenu tout doucement et s’est stabilisé, le ciel est devenu plus clair et j’ai pu aller dormir… ».
La dernière ligne droite : «C’est long, c’est sûr, mais ce n’est pas monotone, les journées passent vite, même si pour moi elles durent presque 24 heures parce que je dors peu. Il est temps que ça se termine malgré tout, mais le top c’est que je n’ai pas de soucis avec Cheminées Poujoulat, quelques petits problèmes mineurs, mais rien de grave. Là, sur la dernière ligne droite, c’est important ».
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A partir de maintenant, je cesse de m’éloigner
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