De la bel ouvrage !
Premier mai, le jour de la fête du travail, pour célébrer une victoire qui ne doit rien à la chance ni au hasard, mais au travail justement. Le travail a commencé dans un petit port bigouden, il y a de ça six ans. Bernard Stamm relevait alors ses manches pour construire, seul, son 60 pieds Open. Si les bras et les jambes n’ont pas chômé depuis lors, la tête n’était pas en reste. Concevoir un bateau, le construire est une chose, le faire avancer et qui plus est, en tête, en est une autre. Bernard n’a jamais perdu de vue son objectif : Gagner. Bobst Group/Armor Lux, mis à l’eau en 2000, n’a cessé d’évoluer jusqu’au départ d’Around Alone le 13 septembre dernier de Newport. Première étape du tour du monde de New York à Torbay en Angleterre : Gagné. Deuxième étape, de Torbay à Cape Town : Gagné. Troisième étape de Cape Town à Tauranga en Nouvelle Zélande : Gagné. Quatrième étape de Tauranga à Salvadore de Bahia au Brésil : Premier sur la ligne, deuxième au classement à cause d’une pénalité de 48 heures due à son arrêt aux Malouines pour réparer son voile de quille. Dernière étape de Bahia à Newport : Gagné. Magistralement mené, ce tour du monde long de près de 30 000 milles est bien le fruit d’un travail de longue haleine mais aussi le résultat d’une navigation intelligente et souvent « gonflée ».
Pour l’heure, Bernard Stamm savoure sa (ses) victoire(s). C’est grand voile haute, tout dessus qu’il a surgi dans la baie de Newport. Le soleil se levait, le vent soufflait du sud à 12 nœuds et poussait Bobst Group/Armor Lux vers une ligne d’arrivée où l’ambiance n’avait rien à envier aux fêtes organisées à Lesconil pour soutenir son projet il y a quelques années. Plusieurs dizaines de bateaux accompagnent le vainqueur, des cloches helvétiques sonnent et c’est le Consul de Suisse à New York, Raymond Lorretan, qui fait tonner le canon alors que Bobst Group/Armor Lux franchit la ligne. Visiblement ému par cette liesse, Bernard est radieux, il fait des signes à tous les partenaires, amis et journalistes qui sont venus l’accueillir.
Tatoué sur le bras droit de Bernard «Born to be sailor ». Sur le gauche, un paon, reproduction d’un Picasso peut être parce qu’il faut être aussi un peu artiste pour être un vrai marin.